Mi août, un petit séisme a parcouru le monde du streaming, JJG , LE Jean-Jacques Goldman est allé là-bas, loin des CD et du stockage, libre streaming sans grillage.
La personnalité préférée des français fait parler d’elle et la mise à disposition de l’ensemble de ses albums en solo et trio devient vite un petit phénomène de société.
Je marche seul
Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, JJG fait partie intégrante du paysage musical français avec un peu plus de 265 chansons écrites ou composées dont 123 pour lui-même.
L’arrivée de ces fameux 123 titres sur les sites de streaming (un peu plus en fait en comptant les lives) affole la presse people avec en filigrane la question de l’argent et donc combien ça lui rapporte.
L’homme en or fascine. Et la question de l’argent n’est jamais bien loin même si ce dernier semble ne pas y prêter un grand intérêt.
Avec l’arrivée de son répertoire en Streaming, chacun sort sa calculette pour connaitre le magot que va toucher le chanteur.
Sauf que… ce n’est pas si simple.
La vie par procuration
Il est donc question ici d’estimer les revenus de Jean-Jacques Goldman, auteur compositeur de ses 123 titres (quelque fois co-auteur et co-compositeur).
Il est également éditeur d’une partie de ses titres avec la société JRG Editions et producteur ou coproducteur de certains de ses albums.
Enfin, il est également interprète de ses titres (ou co-interprètes #poke Carol fredericks et Michael Jones)
Donc, les revenus de l’artiste sont divisés en 3 parties :
- Ses revenus comme auteur compositeur
- Ses revenus comme artiste
- Ses revenus comme co-gérant de la société d’édition et de production de ses phonogrammes JRG Editions.
Pour que tout soit plus clair, tous les titres de Goldman n’ont pas les mêmes profils et n’ont pas toujours le même producteur (ou co-producteur) e donc pas le même contrat d’artiste ou de licence.
Spoiler, à part Jean-Jacques Goldman personne ne peut donner combien la mise en ligne de son catalogue sur les sites de streaming lui a rapporté.
Je te donne
Pour ses revenus d’auteur compositeur, c’est la Sacem qui collecte les droits d’auteur auprès des sites de streaming qui répartit aux auteurs, compositeurs et éditeur des titres écoutés. Chaque titre écouté sur un même site rapporte autant (qu’on s’appelle Goldman ou monsieur Z), c’est le principe de la gestion collective. Si le mode de collecte est transparent, il y a confidentialité sur les montants collecté par la Sacem sur les sites de streaming.
Le reste des revenus provient des fameuses « royalties », part des revenus générés par la pub et les abonnements reversés aux producteurs. Le mode de répartition est celui du prorata. On répartit les revenus générés par la pub au prorata des écoutes des non abonnés. On fait de même avec les revenus des abonnés. Il faut garder en tête que
LA RÉMUNÉRATION DU STREAMING N’EST JAMAIS FIXE.
Voilà donc pour la rémunération du producteur, mais il manque l’interprète. Sa rémunération se fait selon le contrat qui le lie avec le producteur, négocié de gré à gré. Et ce contrat n’est pas public. On ne connait donc pas le taux négocié entre Goldman et CBS, Polygram, Sony, EMI, BMG, quelqu’uns des partenaires de Goldman entre 1975 et 2010. Pour Goldman les rumeurs parle de taux bien supérieur au 10% du contrat d’artiste, situé entre 20 et 25%.
Quand la musique est bonne
Si l’on ne peut donner la rémunération de Goldman sur le streaming, on peut quand même savoir où il se trouve dans le classement des artistes les plus écoutés.
Il existe pour cela deux données. La première, le nombre d’écoute cumulée, sur un mois ou une semaine, le second ne nombre de personne qui l’on écouté au moins une fois (une sorte d’audience) sur un mois.
La seconde est plus pertinente, elle permet d’avoir un rééquilibrage selon les esthétiques et les répertoire. Dans le cas de Goldman où l’intégralité de son répertoire est en ligne (et pas seulement le dernier album ou le dernier single) il est nécessaire de regarder cette donnée de plus près.
Par simplicité, les données de Spotify sont utilisées (car accessible facilement). Les usages sont assez similaires sur les différents sites de streaming, donc l’analyse d’un seul permet d’avoir une vision assez fidèle du marché global.
Les premiers seront les derniers
Avec un chiffre qui s’est vite stabilisé, Jean-jacques Goldman est écouté par environs 70 000 comptes Spotify par jour. C’est 2 fois moins que Johnny Hallyday et presque 10 fois que Maître Gims.
Avec un pic à 1 million d’écoutes 48h après son entrée sur le streaming, l’écoute de JJG semble se stabiliser Entre 300 000 et 350 000 écoutes quotidienne. A titre de comparaison [chiffres Spotifychart semaine du 5 septembre], le titre le plus écouté en France sur Spotify est Ma Belle de Moha La Squale avec près de 2 millions d’écoute. Señorita de Shawn Mendes est le titre Spotify le plus écouté en une semaine avec plus de 45 millions de streams. Il faudrait à Jean-Jacques Goldman 2 ans et demi pour générer autant d’écoute.
La comparaison du nombre de stream quotidien pour l’ensemble d’un répertoire avec Maitre Gims (plus de plus 1,2 millions) ou, plus proche musicalement, Johnny Hallyday (autour de 180 000 écoutes quotidiennes) sont loin devant le chanteur qui a trop saigné sur des Gibson.
A quoi tu sers ?
Je ne sais pas comment Matthieu Delormeau a estimé une rémunération mensuelle pour le streaming à 2 millions d’euros. Sans connaitre les taux de redistribution négocié entre l’interprètes et ses labels et la part que touche le chanteur avec sa société de production, on ne peut arriver à 2 millions d’euros pour Goldman car… son chiffre d’affaire sur le streaming (Spotify, Deezer et YouTube) est largement inférieur à ce chiffre. Une fois de plus, Goldman rime avec fantasme.
C’est ta chance
Si cette démarche n’avait été que mercantile, la monétisation sur YouTube des titres de Goldman seraient bien mieux optimisée, on aurait connu de nombreux Noël avec un énième coffret collector vinyle ou CD pour le énième anniversaire de tel ou tel album.
En étant disponible en Streaming, Jean-Jacques Goldman permet à son public de l’écouter sans limite, apportant une rémunération non négligeable au chanteur.
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